Scandales alimentaires, recommandations sanitaires, causes sociétales et environnementales, les Français surveillent de plus en plus leur consommation, privilégiant l’achat de produits de qualité, quitte à payer plus cher. Un phénomène massif de déconsommation qui touche principalement les produits du quotidien.
Au premier semestre 2018, la vente de produits alimentaires et d’entretien a chuté de 1,2% selon l’IRI. Du jamais vu depuis la crise financière de 2008. Une baisse des volumes qui ne s’explique pourtant pas par la hausse des prix, mais par la volonté générale des Français de vouloir consommer moins mais mieux.
En effet, les consommateurs privilégient de plus en plus la qualité à la quantité, et n’hésitent pas à mettre le prix, dans le but d’adopter une consommation quotidienne plus saine. Si la consommation des Français diminue, ce n’est donc pas le cas de leurs factures d’achat.
Les produits les plus touchés par cette déconsommation sont la charcuterie, dont les ventes ont diminué de 3%, les bonbons de 3,7% et les biscuits de 2,9%. À l’inverse, les produits aujourd’hui privilégiés par les Français sont les « sans » : sans sucres ajoutés, sans colorants, sans sel d’aluminium, etc. Ou encore les produits allégés en sel, qui ont augmenté de 2,9%. On retrouve également en tête des ventes le végétal qui a pris 40% de valeur en 1 an, ou encore le bio qui a explosé de 17% en 2017.
Aujourd’hui, les Français favorisent l’achat de produits venant de petits producteurs locaux à ceux des grands industriels, qu’ils estiment à tort être mauvais pour leur santé. Et si les grandes marques subissent ces nouvelles convictions alimentaires, les grandes surfaces quant à elles en bénéficient largement. Ayant bien pris en compte et anticipé ces changements de consommation, les grandes surfaces ont adapté leurs produits en conséquence. En effet, les produits bio et végétal se multiplient en rayon pour répondre à ces nouvelles tendances, au détriment des magasins spécialisés comme Biocoop, Naturalia ou encore La Vie Claire qui stagnent à +1% au premier semestre 2018. Une adaptation qui se retrouve également dans les actions d’engagement des grandes surfaces, tels que le programme Act for Food de Carrefour qui accompagne les Français dans leur volonté de consommation plus saine et plus durable, ou encore la nouvelle carte de fidélité Intermarché qui consiste à récompenser les clients qui mangent mieux. Par ailleurs, Super U a récemment développé sa propre application « Y’a quoi dedans ? » qui reprend le modèle de Yuka, consistant à scanner la composition des produits alimentaires proposés par la grande surface. Une façon de se démarquer et de répondre aux nouvelles attentes de consommation des Français.
L’agence Rangoon a mis en œuvre plusieurs activations sur le thème du mieux-manger, notamment les marques St Morêt anti-gaspi, Mutti, Vichy Célestins Detox ou encore le groupe Neptune.
Étude IRI 2018.