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La perte de vitesse du bio

By 15/03/2022Blog

Après des années de croissance, le marché des produits bio connaît un net coup d’arrêt avec des résultats orientés à la baisse depuis plusieurs mois. Une situation inédite qui touche à la fois les distributeurs, généralistes et spécialistes du secteur.

Pourtant, la surface agricole bio ne cesse de grandir. En 2020, près de 6 000 fermes se sont tournées vers l’agriculture biologique. 

Comment expliquer le désintérêt des consommateurs pour les produits bio ?

 

UNE CONSOMMATION EN BAISSE

En 2018, les ventes de produits alimentaires bio affichaient des taux de croissance surprenants en France avec jusqu’à +23% sur un an.

Aujourd’hui, le marché s’est pour la première fois retourné en grande distribution. Selon l’institut d’études IRI, le bio est en perte de vitesse et enregistre une baisse des ventes de 3,1% par rapport à 2020.

 

FACE À UNE SURPRODUCTION

Au contraire, la production bio quant à elle n’a cessé de croître ces dernières années. La consommation de produits labellisés bio était en hausse en 2020 et 2021 en raison des périodes de confinement. De nombreux producteurs ont donc été fortement incités à passer à l’agriculture biologique pour augmenter considérablement l’offre.

Cependant, la plupart d’entre eux se sont retrouvés avec un surplus de produits bio. Les obligeant à vendre leur marchandise bio au prix conventionnel, c’est-à-dire à des prix inférieurs aux coûts de production du bio. 

Une tendance qui risque d’inciter les agriculteurs qui avaient tout misé sur l’agriculture biologique à rebasculer sur une production standard. C’est d’ailleurs le cas de l’industriel Lactalis qui encourageait jusqu’à présent la conversion au bio et a décidé de geler les nouveaux projets.

Pourquoi les producteurs se sont-ils retrouvés dans une telle situation ?

 

UNE CRISE DE CONFIANCE

Cela s’explique par la perte d’attractivité des produits bio. Les consommateurs sont de moins en moins nombreux à être fidèles au label. Les épiceries bio et vrac constatent une baisse de fréquentation allant de 20 à 30%.

Pourquoi les Français délaissent-ils soudainement le bio ? 

Le marché fait face à une crise de confiance de la part des consommateurs. Le manque de clarté, la confusion autour des engagements et l’écart de prix avec les références conventionnelles sont jugées injustifiés.

 

L’OBSTACLE DU PRIX

Dans un contexte où les consommateurs font de plus en plus attention à leur budget, le bio est de plus en plus délaissé. Et pour cause, les produits sont en moyenne 50% plus chers que les produits conventionnels.

Une donnée qui incite les Français à se tourner davantage vers des marques qui ne sont pas bio mais qui s’engagent, en affichant des prix nettement inférieurs à ceux du bio. Des offres bien plus attractives, autant en termes de prix que de promesse. 

D’autant plus que le marché se frotte à l’arrivée de la concurrence avec des acteurs qui se font peu à peu une place sur le marché. De nouveaux labels comme la Haute Valeur Environnementale ou le zéro résidu de pesticides. Sans compter les marques qui mettent à l’honneur le local et la biodiversité.

Signe que le bio n’est aujourd’hui plus en position de force car il n’est plus seul à offrir des engagements sur la santé et l’environnement.

 

QUEL AVENIR POUR LE BIO ?

Les professionnels du secteur ont bien compris l’urgence de réagir pour redorer le blason du label bio. Même s’il perd aujourd’hui en vitesse, le bio jouit de points forts qu’il faut ré-expliquer aux consommateurs avec plus de clarté. 

Son cahier des charges  strict et authentique  garantit  des produits sans pesticides et sans OGM, le respect du bien-être animal, la préservation de la biodiversité, la juste rémunération des producteurs ou encore la pérennisation du tissu agricole français. Autant de gages qui garantissent une meilleure qualité et qui justifient un tarif plus élevé.

Malgré tout, le bio doit aujourd’hui évoluer vers de nouveaux engagements comme le respect des saisons, l’approvisionnement français, la proximité des fournisseurs et des transformateurs avec les points de vente.

Les acteurs du marché restent pour autant convaincus que le bio saura reconquérir le cœur des consommateurs dans les mois à venir.

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